Eric Tison
5/5
J'ai été particulièrement impressionné lors de ma visite de ce site historique, ce grenier à blé rue Chèvremont à Metz car c'est une autre architecture, typique et particulière à cette ville de Metz, la commerçante, qu'était celle des greniers.
Metz la riche avait ça "Chambre des Marchands" et les navires venant du Rhin transportaient et apportaient aux Rhinport, entre le pont des Grilles et le pont Saint-Georges, diverses marchandises et grains stockés au grenier de la ville, rue de Chèvremont, immense bâtisse construite à partir de 1457, percée de nombreuses fenêtres rectangulaires et couronnée de créneaux. Le stockage s'effectuait aussi à la grange des Antonistes, ou à la grange du Saint-Esprit, en Chaplerue, aujourd'hui disparue.
Cet imposant bâtiment qu'est le grenier Chèvremont, a été construit en 1456-1457. Par ailleurs, le millésime «1536» accompagné des initiales « PP.FF.» est gravé sur le contrefort extérieur.
Ce bâtiment s'élève sur 5 niveaux et son mur extérieur est incurvé pour épouser le coude de la rue de Chèvremont qui le longe. Chaque niveau est nettement marqué par la présence de petites baies rectangulaires encadrées de pierre de taille. Les murs sont construits en moellons enduits et renforcés par des chaînages d'angle, comme le laisse voir d'anciens documents. Ces derniers permettent également de voir que le rez-de-chaussée était aussi ajouré par des baies rectangulaires, bouchées sur le petit et le grand côtés, et remplacées ici partiellement par des arcs arcades en plein cintre, probablement au 16e siècle. C'est également à cette époque, et sans doute en raison de cette aménagement, que le mur du long côté 31 m environ a été renforcé par l'installation d'un puissant contrefort. Le haut du mur, bordé de pierre de taille, est crénelé et s'élève au-dessus de la retombée des rampants du toit, ce qui le masque partiellement (comme dans les maisons particulières de cette époque).
Le ruissellement de l'eau de pluie est donc capté par des gargouilles concaves en forte saillie sur la paroi. Il est difficile de savoir si la hauteur du toit à croupe qui coiffe l'édifice respecte celle d'origine.
L'intérieur du grenier, bien que strictement utilitaire n'est pas dépourvu d'esthétique. A tous les étages, l'espace est divisé en 7 travées de 4 nefs par une série de colonnes. Cependant, au rez-de-chaussée, ces colonnes portent des arcades en plein cintre (une seule est brisée) et aux étages supérieurs des poutres traversières en bois de chêne. Ici les supports sont devenus très trapus et les chapiteaux cubiques surdimensionnés, mais d'étage en étage, les fûts et les chapiteaux se superposent en s'allégeant ce qui fait que tous les niveaux ont un aspect différent.
L'allure solide, les dimensions et la situation en hauteur de ce grenier joue un rôle important par rapport à sa fonction réelle de réserve de denrées, mais aussi par rapport à sa fonction symbolique, en tant que bâtiment ostentatoire visible au loin. En effet, la forte capacité de stockage du grenier indique non seulement la prospérité de la ville mais aussi l'aptitude qu'elle a de résister à tout siège ennemi en cas de conflit. Ce bâtiment a donc une valeur éminemment économique, mais il répond également d'une certaine façon aux préoccupations politiques de la cité.
Pour poursuivre notre visite de Metz, nous pouvons nous diriger vers l'église Ste Ségolène qui se trouve à une centaine de mètres, puis vers cet ancien Hôtel particulier, l'hôtel Saint-Livier à proximité, puis vers la place Ste Croix où se trouve l'Hôtel De Heu datant du Moyen-Age et, voir aussi la maison moyenâgeuse au n°8 et 10 place Ste Croix, puis vers la maison de Rabelais au n°5 En Jurue.
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Bonne ballade. Best regards, Eric Tison. F-57 Metz.